Historique du beauceron

Le berger de beauce, plus connu sous le nom de bas-rouge, est à l'origine un chien de troupeau de forte corpulence, robuste et plein d'endurance, au tempérament d'ardeur.

Ce berger à poil court se caractérise, entre autre, par un double ergot aux membres postérieurs est un sportif accompli à l'aise aussi bien au champ qu'à la ville. Adorable et protecteur envers sa famille, il sait être un gardien redoutable.

    La souche des chiens qui ont contribué à la création du Berger de Beauce remonte directement au Canis palustris dont on situe l’existence à l’âge de la pierre. Connu sous le nom de « chien des tourbières », il semble avoir transmis à ses descendants un type commun aux races bergères.

    Les origines de la race sont semblables à celles de la plupart des chiens de Bergers européens continentaux. Le berger se servait du chien pour protéger son troupeau. L’animal était de forte corpulence, puissant, robuste, courageux, méfiant. Le chien de conduite n’est apparu qu’au XIIIè siècle, en Islande. A partir du XVIIè siècle, son usage s’est diffusé dans presque toute l’Europe. Sa physionomie diffère du chien de protection par un gabarit moins important. On discerne encore le chien de plaine, de taille moyenne, et le chien de montagne, plus petit. L’un comme l’autre démontrent de l’endurance et une ardeur certaine au travail qui consiste à mener les bêtes d’une pâture à une autre et du lieu d’élevage au marché aux bestiaux ou à l’abattoir, à ramener les égarés vers le troupeau et à protéger les cultures. Avec la disparition du loup, les plaines sont devenues plus sûres ; l’élevage s’est accru sans crainte pour la sécurité du troupeau. Le chien de protection devient moins courant, sauf en régions montagneuses ou hostiles où il est toujours d’utilité. Le chien de conduite s’est donc essentiellement développé en plaine ; son usage devenait nécessaire à partir du moment où les terres étaient parcellisées et que les cultures prenaient de l’extension. 

    L’Abbé Rozier, dans son Cours d’Agriculture (1809) dépeint deux sortes de chiens employés au travail sur troupeau :

- le chien de Brie, doté d’un poil long, utilisé « dans les promenades de jour des bêtes à laine », en terrain plat ;

- un « Mâtin robuste, vif, hardi, capable d’attaquer et de terrasser un loup ». On l’adjoignait au   chien de Brie pour la garde de nuit et au travail en terrain boisé et montagneux.

    La première exposition canine française se tint en 1863. Parmi les seize chiens de Berger exposés, treize présentaient un même type, noir avec une tache blanche au poitrail, poil demi-long, type lupoïde, tête triangulaire. Tous avaient l’aspect d’un loup.  On peut penser qu’il s’agissait des plus proches ancêtres du Berger de Beauce. 

    Jusqu’en 1890, on distinguait les chiens de Berger et de Bouvier sur un écart de taille ou sur leur utilisation. On discernait la régionalisation de quelques types : le type Picard dans le Nord et le Nord-Est de la France, les types de Beauce et de Brie dans le centre et plus particulièrement en région parisienne, le type Ardennes dans l’Est et les types Pyrénées et Crau dans le Sud.

En 1893, Pierre Mégnin publia les caractéristiques du chien de Beauce.

    En 1896, des amateurs de chiens de Berger, essentiellement des utilisateurs, se réunirent et formèrent une commission chargée d’étudier et de déterminer les caractéristiques des deux races de chiens de Berger français principalement rencontrées en concours : l’une à poil court, l’autre à poil long.

    Ensemble, ils décidèrent de nommer la variété à poil court « Berger de Beauce » et de conserver la dénomination « Berger de Brie » pour la variété à poil long, telle qu’elle était déjà employée depuis un siècle. Il fut bien stipulé alors qu’il n’était nullement question de leur contrée d’origine, mais uniquement d’un moyen de distinction entre les deux : le Berger à poil court serait le Beauceron, le Berger à poil long le Briard.

    Le Club français du chien de Berger se créa la même année avec Emmanuel Boulet comme président. Dès lors commença la réelle sélection de la race de Berger de Beauce.

    C’est en 1911 que fut créé le Club des Amis du Beauceron, sous l’impulsion de Monsieur Siraudin, dont les écrits font encore office de référence à ce jour.